Back On The Air !
Après une grande interruption cet hiver et ce printemps (le boulot, ça vous étonne ?) je me remets sérieusement au maquettisme depuis deux mois.
Le montage de mon LRV est toujours en cours, mais voulant réaliser celui d’Apollo 17, je me suis vite rendu compte que la partie arrière avec le porte-outil était complètement fausse sur le kit EVA.
J’ai entrepris de la refaire entièrement en photo découpe. J’en suis presque au bout et le post sur mon montage devrait reprendre en Novembre.
En attendant, je me suis offert l’ex maquette Reheat en résine (au 1/12e ?) représentant l’astronaute Alan B. Shepard lors de la seconde EVA d’Apollo 14, au moment précis où il frappa un beau swing avec un fer n°6 en pesanteur lunaire.
Rappelons pour la petite histoire que Shepard, à la suite d’une promesse faite à son père, se fit fabriquer dans le plus grand secret un fer n°6 qui soit adaptable au bout de l’un des manches d’outils embarqués par l’expédition. Personne, à la NASA n’était au courant.
Le 2 Février 1971 (j’étais devant la télé, je m’en souviens !) à 135h09mn de temps de mission écoulé (MET), à la fin de la seconde sortie sur le sol lunaire, il sortit le fer et deux balles de sa poche et devant les contrôleurs de Houston médusés, il essaya un premier swing. La balle ne bougea pas trop car il était gêné par sa combinaison et ne pouvait tenir le « club » que d’une main. Au deuxième essai la balle partit « miles and miles and miles » (ses propres paroles à la radio).
Pour ne pas être en reste, Edgar D. Mitchell, à côté de lui, se saisit d’un manche d’outils et effectua un magnifique lancer de javelot.
Ainsi eut lieu la première et jusqu’à ce jour unique compétition sportive extra-terrestre.
Extrait des conversations radio :
135:08:17 Shepard: (Facing the TV) Houston, while you're looking that up, you might recognize what I have in my hand as the handle for the contingency sample return; it just so happens to have a genuine six iron on the bottom of it. In my left hand, I have a little white pellet that's familiar to millions of Americans. I'll drop it down. Unfortunately, the suit is so stiff, I can't do this with two hands, but I'm going to try a little sand-trap shot here. (Pause)
[Jones - "He topped and buried it on the first swing. I assume that the six-iron was snuck on board."]
[Mitchell - "In his suit pocket."]
[The suits each had a utility pocket on the left thigh. During the EVA, Al and Ed wore a larger, strap-on pocket on the left thigh,
135:08:53 Mitchell: You got more dirt than ball that time.
135:08:58 Shepard: Got more dirt than ball. Here we go again.
[Al's second swing pushes the ball about 2 or 3 feet, mostly along the line toward the TV camera, rather than along the line of the swing.]
135:09:01 Haise: That looked like a slice to me, Al.
135:09:03 Shepard: Here we go. Straight as a die; one more. (Long Pause)
[Al's third swing finally connects and sends the ball off-camera to the right, apparently on a fairly low trajectory. He drops a second ball, which rolls left and toward the TV camera. Al gets himself in position and connects again. The trajectory of this shot appears to be similar to the previous one.]
135:09:20 Shepard: Miles and miles and miles.
135:09:26 Haise: Very good, Al.
La figurine :
J’ai reçu cette (très bonne) copie chinoise sans notice de montage et sans décals.
Pour le montage, pas de problème à condition de savoir où coller les bras et les jambes !
La seule difficulté est la mise en place des 5 tuyaux reliant le PLSS (Portable Life Support System, le « sac à dos » contenant les systèmes de survie à l’extérieur) à la combinaison : bien que finement reproduits, ils ne se placent pas bien car ils doivent se chevaucher… et il n’y a pas la place sous les bras de l’astronaute.
J’ai donc un peu triché en modifiant leur forme (après avoir trempé la résine dans l’eau chaude) et diminué leur épaisseur sous les bras pour qu’ils puissent tous passer.
J’ai dû refaire certaines pièces :
- Le câble d’alimentation de la caméra (sur l’épaule droite) avec un fil de fer,
- L’antenne fouet sur le PLSS (plastique étiré à la flamme)
- Le manche du « club » (tige de plastique Evergreen de 1,2mm avec des anneaux en fil de laiton de 0,5mm.
- La balle de golf (manquante dans le kit) avec la tête d’une épingle décorative.
Les poches fixées sur la combinaison de Shepard ne correspondent pas tout à fait avec celles qu’il a porté sur la Lune, mais j’ai décidé de ne pas les refaire, mon projet initial était de m’exercer sur une maquette simple (ma première figurine !).
Après une bonne dose de mastic à la jointure des pièces, application d’un apprêt blanc pour résine (Mr Hobby), puis peinture générale à l’aérographe avec un blanc Tamiya acrylique (XF-2) coupé de gris neutre (XF-19) à 4% pour restituer l’effet d’échelle.
Peinture des détails avec des acryliques Tamiya, Gunze et des couleurs métallisées ModelMaster.
La partie solide du casque est peinte en Insignia White (le blanc brillant légèrement crème de l’USNavy, la couleur d’origine).
Le « sol » est peint à l’aérographe avec des nuances acryliques de gris et de brun.
Après la peinture, j’ai procédé aux salissures de poussière lunaire. J’ai trouvé une photo des combinaisons prise dans le LEM qui montre bien à quel point elles étaient « sales » après une ou deux EVA.
J’ai procédé avec de la poudre «suie» du kit «weathering master» de Tamiya. Passée avec un applicateur en silicone spécial l’effet me paraît très réaliste. Pour le sol, j’ai ajouté de la poudre «rouille» dans les traces de pas.
Ensuite venaient les décals. Ils étaient absents du kit et ce n’était pas plus mal car la planche originale comportait des erreurs.
J’ai donc épluché les photos de la mission Apollo 14 pour déterminer les inscriptions présentes sur la combinaison de Shepard.
Dans les dossiers techniques du PLSS je suis tombé sur la liste des inscriptions que j’ai pu reproduire dans mon logiciel de dessin préféré.
Restait le texte apparaissant sur le petit mémo fixé au poignet gauche de Shepard. Je n’avais pas d’exemple de texte à y placer, alors j’ai décidé de flatter un peu mon ego personnel en y inscrivant la dédicace suivante :
(Le plus drôle est qu’à cette échelle, la résolution de 2400dpi de mon imprimante était encore insuffisante et le texte n’est pas lisible… vanita vanitatis !)
Après, il suffisait d’imprimer une mini-planche de décals avec mon imprimante spéciale ALPS MD-5500 et hop !
Pour terminer, le morceau de bravoure : la visière.
Lors de son swing, Shepard se tenait le dos au LEM et face au soleil et à la caméra.
Il avait baissé sa visière pare-soleil dorée qui réfléchissait la lumière pour voir la balle.
Rien à voir avec la fameuse photo d’Aldrin avec le reflet d’Armstrong dans sa visière : il n’avait pas baissé son pare-soleil.
Le challenge était d’obtenir cette couleur or « miroir ». J’ai essayé les peintures acryliques, les enamels, les peintures métallisées et la dorure liquide pour ébéniste… tout ça sans succès (et oui… perfectionniste).
Au final l’idée s’est faite évidente : pourquoi ne pas utiliser… de l’or comme sur l’original ?
Et je me suis souvenu qu’il me restait quelque part une pochette de feuille d’or fin pour travaux de dorure.
Et hop ! Un polissage de la visière, suivi de l’application d’une couche de miction (une colle spéciale pour les feuilles d’or –autrefois du blanc d’œuf, à présent une résine acrylique qui reste collante 48h) et enfin, le lendemain, application de ces délicates feuilles d’or.
Et devinez quoi ? Succès complet : j’avais « ma » couleur !
L’ensemble est monté sur un socle en chêne massif (ma « marque de fabrique ») traité à l’huile.
De plus la forme anguleuse et en bois rappelle l’esthétique des mobiliers Américains des années soixante.
Une plaque en laiton « maison » réalisée en photo découpe complète ce joli petit modèle réalisé en une douzaine d’heures.
Voilà qui m’a remis en selle pour réaliser d’autres maquettes
_Bruno
Après une grande interruption cet hiver et ce printemps (le boulot, ça vous étonne ?) je me remets sérieusement au maquettisme depuis deux mois.
Le montage de mon LRV est toujours en cours, mais voulant réaliser celui d’Apollo 17, je me suis vite rendu compte que la partie arrière avec le porte-outil était complètement fausse sur le kit EVA.
J’ai entrepris de la refaire entièrement en photo découpe. J’en suis presque au bout et le post sur mon montage devrait reprendre en Novembre.
En attendant, je me suis offert l’ex maquette Reheat en résine (au 1/12e ?) représentant l’astronaute Alan B. Shepard lors de la seconde EVA d’Apollo 14, au moment précis où il frappa un beau swing avec un fer n°6 en pesanteur lunaire.
Rappelons pour la petite histoire que Shepard, à la suite d’une promesse faite à son père, se fit fabriquer dans le plus grand secret un fer n°6 qui soit adaptable au bout de l’un des manches d’outils embarqués par l’expédition. Personne, à la NASA n’était au courant.
Le 2 Février 1971 (j’étais devant la télé, je m’en souviens !) à 135h09mn de temps de mission écoulé (MET), à la fin de la seconde sortie sur le sol lunaire, il sortit le fer et deux balles de sa poche et devant les contrôleurs de Houston médusés, il essaya un premier swing. La balle ne bougea pas trop car il était gêné par sa combinaison et ne pouvait tenir le « club » que d’une main. Au deuxième essai la balle partit « miles and miles and miles » (ses propres paroles à la radio).
Pour ne pas être en reste, Edgar D. Mitchell, à côté de lui, se saisit d’un manche d’outils et effectua un magnifique lancer de javelot.
Ainsi eut lieu la première et jusqu’à ce jour unique compétition sportive extra-terrestre.
Extrait des conversations radio :
135:08:17 Shepard: (Facing the TV) Houston, while you're looking that up, you might recognize what I have in my hand as the handle for the contingency sample return; it just so happens to have a genuine six iron on the bottom of it. In my left hand, I have a little white pellet that's familiar to millions of Americans. I'll drop it down. Unfortunately, the suit is so stiff, I can't do this with two hands, but I'm going to try a little sand-trap shot here. (Pause)
[Jones - "He topped and buried it on the first swing. I assume that the six-iron was snuck on board."]
[Mitchell - "In his suit pocket."]
[The suits each had a utility pocket on the left thigh. During the EVA, Al and Ed wore a larger, strap-on pocket on the left thigh,
135:08:53 Mitchell: You got more dirt than ball that time.
135:08:58 Shepard: Got more dirt than ball. Here we go again.
[Al's second swing pushes the ball about 2 or 3 feet, mostly along the line toward the TV camera, rather than along the line of the swing.]
135:09:01 Haise: That looked like a slice to me, Al.
135:09:03 Shepard: Here we go. Straight as a die; one more. (Long Pause)
[Al's third swing finally connects and sends the ball off-camera to the right, apparently on a fairly low trajectory. He drops a second ball, which rolls left and toward the TV camera. Al gets himself in position and connects again. The trajectory of this shot appears to be similar to the previous one.]
135:09:20 Shepard: Miles and miles and miles.
135:09:26 Haise: Very good, Al.
La figurine :
J’ai reçu cette (très bonne) copie chinoise sans notice de montage et sans décals.
Pour le montage, pas de problème à condition de savoir où coller les bras et les jambes !
La seule difficulté est la mise en place des 5 tuyaux reliant le PLSS (Portable Life Support System, le « sac à dos » contenant les systèmes de survie à l’extérieur) à la combinaison : bien que finement reproduits, ils ne se placent pas bien car ils doivent se chevaucher… et il n’y a pas la place sous les bras de l’astronaute.
J’ai donc un peu triché en modifiant leur forme (après avoir trempé la résine dans l’eau chaude) et diminué leur épaisseur sous les bras pour qu’ils puissent tous passer.
J’ai dû refaire certaines pièces :
- Le câble d’alimentation de la caméra (sur l’épaule droite) avec un fil de fer,
- L’antenne fouet sur le PLSS (plastique étiré à la flamme)
- Le manche du « club » (tige de plastique Evergreen de 1,2mm avec des anneaux en fil de laiton de 0,5mm.
- La balle de golf (manquante dans le kit) avec la tête d’une épingle décorative.
Les poches fixées sur la combinaison de Shepard ne correspondent pas tout à fait avec celles qu’il a porté sur la Lune, mais j’ai décidé de ne pas les refaire, mon projet initial était de m’exercer sur une maquette simple (ma première figurine !).
Après une bonne dose de mastic à la jointure des pièces, application d’un apprêt blanc pour résine (Mr Hobby), puis peinture générale à l’aérographe avec un blanc Tamiya acrylique (XF-2) coupé de gris neutre (XF-19) à 4% pour restituer l’effet d’échelle.
Peinture des détails avec des acryliques Tamiya, Gunze et des couleurs métallisées ModelMaster.
La partie solide du casque est peinte en Insignia White (le blanc brillant légèrement crème de l’USNavy, la couleur d’origine).
Le « sol » est peint à l’aérographe avec des nuances acryliques de gris et de brun.
Après la peinture, j’ai procédé aux salissures de poussière lunaire. J’ai trouvé une photo des combinaisons prise dans le LEM qui montre bien à quel point elles étaient « sales » après une ou deux EVA.
J’ai procédé avec de la poudre «suie» du kit «weathering master» de Tamiya. Passée avec un applicateur en silicone spécial l’effet me paraît très réaliste. Pour le sol, j’ai ajouté de la poudre «rouille» dans les traces de pas.
Ensuite venaient les décals. Ils étaient absents du kit et ce n’était pas plus mal car la planche originale comportait des erreurs.
J’ai donc épluché les photos de la mission Apollo 14 pour déterminer les inscriptions présentes sur la combinaison de Shepard.
Dans les dossiers techniques du PLSS je suis tombé sur la liste des inscriptions que j’ai pu reproduire dans mon logiciel de dessin préféré.
Restait le texte apparaissant sur le petit mémo fixé au poignet gauche de Shepard. Je n’avais pas d’exemple de texte à y placer, alors j’ai décidé de flatter un peu mon ego personnel en y inscrivant la dédicace suivante :
(Le plus drôle est qu’à cette échelle, la résolution de 2400dpi de mon imprimante était encore insuffisante et le texte n’est pas lisible… vanita vanitatis !)
Après, il suffisait d’imprimer une mini-planche de décals avec mon imprimante spéciale ALPS MD-5500 et hop !
Pour terminer, le morceau de bravoure : la visière.
Lors de son swing, Shepard se tenait le dos au LEM et face au soleil et à la caméra.
Il avait baissé sa visière pare-soleil dorée qui réfléchissait la lumière pour voir la balle.
Rien à voir avec la fameuse photo d’Aldrin avec le reflet d’Armstrong dans sa visière : il n’avait pas baissé son pare-soleil.
Le challenge était d’obtenir cette couleur or « miroir ». J’ai essayé les peintures acryliques, les enamels, les peintures métallisées et la dorure liquide pour ébéniste… tout ça sans succès (et oui… perfectionniste).
Au final l’idée s’est faite évidente : pourquoi ne pas utiliser… de l’or comme sur l’original ?
Et je me suis souvenu qu’il me restait quelque part une pochette de feuille d’or fin pour travaux de dorure.
Et hop ! Un polissage de la visière, suivi de l’application d’une couche de miction (une colle spéciale pour les feuilles d’or –autrefois du blanc d’œuf, à présent une résine acrylique qui reste collante 48h) et enfin, le lendemain, application de ces délicates feuilles d’or.
Et devinez quoi ? Succès complet : j’avais « ma » couleur !
L’ensemble est monté sur un socle en chêne massif (ma « marque de fabrique ») traité à l’huile.
De plus la forme anguleuse et en bois rappelle l’esthétique des mobiliers Américains des années soixante.
Une plaque en laiton « maison » réalisée en photo découpe complète ce joli petit modèle réalisé en une douzaine d’heures.
Voilà qui m’a remis en selle pour réaliser d’autres maquettes
_Bruno
Dernière édition par bgire le Mer 19 Juil 2017 - 16:23, édité 2 fois