Bonjour tout le monde,
A la demande de Nolho, je vous explique ici comment concevoir et réaliser soi-même une planche de détaillage en photo-découpe pour améliorer nos maquettes.
C'est un processus long, mais à la portée d'un maquettiste... et le résultat en vaut largement le coup.
Ici, désolé d'être hors-sujet, mais l'essentiel de ma photodécoupe étant pour le moment de la marine et de l'aviation, vous ne verrez pas d'exemple spatial.
Le principe de la gravure chimique (photo-découpe, photoetching en Anglais)
Comme on le voit ci-dessus : les parties du métal protégées par la résine photosensible ne sont pas attaquées par l'acide. En combinant un dessin différent pour chacune des faces du métal, ont obtient un effet de relief.
Voici les étapes extraites d'un diaporama de mon crû que j'utilise pour présenter la technique dans les clubs.
- Dessin à l'ordinateur du masque.
Le masque est constitué d'un sandwich de deux feuilles de transparent. Dans mon procédé de gravure "en relief", on grave simultanément les deux faces : il faut donc deux masques en parfaite coïncidence.
Les masques sont dessinés à l'aide d'un logiciel de DAO "vectoriel" (CorelDraw, Illustrator.... j'utilise Illustrator. Ils sont imprimés sur transparent.
Les zones blanches seront attaquées et dissoutes par l'acide
Ce sont des copies d'écran : les originaux sont imprimés en 1200dpi
La gravure proprement dite :
Elle se fait sur des feuilles de métal (inox ou laiton) d'épaisseur diverses (1/10e à 5/10e). Ces feuilles (250x100mm) sont recouvertes sur leurs deux faces d'une résine photosensible protégée sous une pellicule plastique noire.
Tout le procédé se réalise à la lumière du jour ou électrique, mais PAS dans le noir (on n'a pas besoin d'un labo photo : un établi de 2m de long suffit)
- Mise en place de la plaque photosensibilisée dans le masque. Le métal est du laiton ou du maillechort l'inox de 1/10e : on a enlevé les deux pellicules protectrices.
- Insolation aux UV : deux faces, 3mn par face
Comme pour un steack : on insole une face 3mn, puis on retourne et on insole à nouveau.
- Développement au révélateur (Soude, 6 minutes)
Comme pour une photo ou un circuit imprimé électronique, sauf que ça se fait en plein jour.
-Gravure dans l'acide à 48°C : (20 minutes quand l'acide -du persulfate de sodium- est "frais")
En électronique, on utilise du perchlorure de fer, mais celui-ci est opaque : on ne peut pas surveiller la progression de la gravure.
Le persulfate de sodium est bien plus pratique (transparent) et beaucoup plus rapide.
A gauche, la résistance chauffante d'aquarium, à droite le thermomètre, en bas les bulles pour agiter tout ça (pompe d'aquarium)
-Rinçage à l'eau légèrement basique (pour neutralisation) pour stopper la gravure
- Nettoyage à l'acétone pour enlever le vernis photosensible et les restes éventuels de produits chimiques.
- La plaque terminée : à noter la gravure en relief.
Remarquer à gauche le tableau de bord avec les cadrans (en deux exemplaires par sécurité)
Pour la finesse de détail, on travaille couramment au 1/10e sans problème. On peut même descendre au 1/50e mais là, il faut bien surveiller la gravure et s'arrêter juste à temps... c'est un peu un coup de poker mais ça marche avec de l'entraînement.
Ici, c'est du 1/72e : Cockpit d'un Bell X-22 (avion expérimental US des années 60, maquette en résine Anigrand)
La console centrale du cockpit : on voit très bien les rivets en relief (diamètre 0,18mm) :
Le plancher du cockpit. Encore les rivets...
Voilà, maintenant, y'a plus qu'à !
Ceci peut vous paraitre impressionnant, mais l'ensemble des étapes est assez simple à mettre en oeuvre.
Par contre, je ne vous cacherai pas que cela implique beaucoup de temps passé en recherche documentaire, mais surtout en dessin devant l'ordinateur, d'autant -hélas- que les fantastiques possibilités de ce procédé rendent perfectionniste...
Bruno
A la demande de Nolho, je vous explique ici comment concevoir et réaliser soi-même une planche de détaillage en photo-découpe pour améliorer nos maquettes.
C'est un processus long, mais à la portée d'un maquettiste... et le résultat en vaut largement le coup.
Ici, désolé d'être hors-sujet, mais l'essentiel de ma photodécoupe étant pour le moment de la marine et de l'aviation, vous ne verrez pas d'exemple spatial.
Le principe de la gravure chimique (photo-découpe, photoetching en Anglais)
Comme on le voit ci-dessus : les parties du métal protégées par la résine photosensible ne sont pas attaquées par l'acide. En combinant un dessin différent pour chacune des faces du métal, ont obtient un effet de relief.
Voici les étapes extraites d'un diaporama de mon crû que j'utilise pour présenter la technique dans les clubs.
- Dessin à l'ordinateur du masque.
Le masque est constitué d'un sandwich de deux feuilles de transparent. Dans mon procédé de gravure "en relief", on grave simultanément les deux faces : il faut donc deux masques en parfaite coïncidence.
Les masques sont dessinés à l'aide d'un logiciel de DAO "vectoriel" (CorelDraw, Illustrator.... j'utilise Illustrator. Ils sont imprimés sur transparent.
Les zones blanches seront attaquées et dissoutes par l'acide
Ce sont des copies d'écran : les originaux sont imprimés en 1200dpi
La gravure proprement dite :
Elle se fait sur des feuilles de métal (inox ou laiton) d'épaisseur diverses (1/10e à 5/10e). Ces feuilles (250x100mm) sont recouvertes sur leurs deux faces d'une résine photosensible protégée sous une pellicule plastique noire.
Tout le procédé se réalise à la lumière du jour ou électrique, mais PAS dans le noir (on n'a pas besoin d'un labo photo : un établi de 2m de long suffit)
- Mise en place de la plaque photosensibilisée dans le masque. Le métal est du laiton ou du maillechort l'inox de 1/10e : on a enlevé les deux pellicules protectrices.
- Insolation aux UV : deux faces, 3mn par face
Comme pour un steack : on insole une face 3mn, puis on retourne et on insole à nouveau.
- Développement au révélateur (Soude, 6 minutes)
Comme pour une photo ou un circuit imprimé électronique, sauf que ça se fait en plein jour.
-Gravure dans l'acide à 48°C : (20 minutes quand l'acide -du persulfate de sodium- est "frais")
En électronique, on utilise du perchlorure de fer, mais celui-ci est opaque : on ne peut pas surveiller la progression de la gravure.
Le persulfate de sodium est bien plus pratique (transparent) et beaucoup plus rapide.
A gauche, la résistance chauffante d'aquarium, à droite le thermomètre, en bas les bulles pour agiter tout ça (pompe d'aquarium)
-Rinçage à l'eau légèrement basique (pour neutralisation) pour stopper la gravure
- Nettoyage à l'acétone pour enlever le vernis photosensible et les restes éventuels de produits chimiques.
- La plaque terminée : à noter la gravure en relief.
Remarquer à gauche le tableau de bord avec les cadrans (en deux exemplaires par sécurité)
Pour la finesse de détail, on travaille couramment au 1/10e sans problème. On peut même descendre au 1/50e mais là, il faut bien surveiller la gravure et s'arrêter juste à temps... c'est un peu un coup de poker mais ça marche avec de l'entraînement.
Ici, c'est du 1/72e : Cockpit d'un Bell X-22 (avion expérimental US des années 60, maquette en résine Anigrand)
La console centrale du cockpit : on voit très bien les rivets en relief (diamètre 0,18mm) :
Le plancher du cockpit. Encore les rivets...
Voilà, maintenant, y'a plus qu'à !
Ceci peut vous paraitre impressionnant, mais l'ensemble des étapes est assez simple à mettre en oeuvre.
Par contre, je ne vous cacherai pas que cela implique beaucoup de temps passé en recherche documentaire, mais surtout en dessin devant l'ordinateur, d'autant -hélas- que les fantastiques possibilités de ce procédé rendent perfectionniste...
Bruno